Biographie

Lorsqu’il a débuté comme dramaturge, il était déjà connu dans le monde culturel de Roumanie comme un des plus importants éditeurs d’après 1989, fondateur des Éditions Némira (link). Écrivain, propriétaire du Groupe Némira, ex Présiden directeur général de la Société Roumaine de Télévision, Valentin Nicolau a une formation de géophysicien.

Il est né le 22 juin 1960 à Bucarest. Il a suivi les cours du lycée Spiru Haret et il s’est inscrit ensuite à la Faculté de Géologie et géophysique de l’Université de Bucarest, se préparant pour un métier où „on a beaucoup de temps libre et où on n’a pas de chefs” Qu’est ce qu’il craint? Vivre à bon marché …

L’aventure a commencé beaucoup plus tôt. Pendant les vacances, il a travaillé comme débardeur, sondeur, marin, répétiteur de mathématiques et physique et téchnicien géophysicien sur des navires de recherches marines. Il a créé des „mărţişoare” (petits porte-bonheur que les femmes de Roumanie ont l’habitude de porter à l’occasion du 1^er mars), peintre, il a encadré et vendu des tableaux. Après avoir terminé la faculté, en 1985, et jusqu’en 1990 il a travaillé comme ingénieur géophysicien, chef d’équipe de prospections gravimétriques, à l’Entreprise de Prospections géologiques et géophysiques.

Quelques mois à peine après la révolution de décembre, en avril 1990, Valentin Nicolau a fondé Ziarul Ştiinţelor şi Călătoriilor (Le Journal des Sciences et des Voyages) qui s’est avéré, après seulement six numéros, un échec financier. Les Éditions Némira sont apparues en 1991 et ont signifié l’accomplissement d’un rêve. Elles lui ont donné la chance de transformer sa passion en profession: „J’ai révé, j’ai agi dans l’idée que les Editions Némira sont une construction réalisée pour durer. Pourtant, ma plus importante réussite est représentée par la formation et l’homogénéisation de l’équipe à laquelle je suis très attaché.”

Dans un bref délai, les Éditions Némira sont devenues une des plus importantes maisons d’édition de Roumanie et non seulement, elles étant désignées en 2001, à la Convention Européenne de Science-Fiction (Eurocon), comme la meilleure maison d’édition européenne de science-fiction.

A partir de juillet 2001, Valentin Nicolau est devenu conseiller du premier-ministre pour les problèmes de culture, éducation, recherche et tourisme. En juin 2002, il a donné sa démission.

De 2002 à 2005, il a été Président-directeur général de la Société Roumaine de Télévision, charge d’où il a donné sa démission en 2005, la motivant par les pressions politiques exercées sur lui et sur la Société de Télévision. Une des plus importantes réalisations de cette période a été celle de démarrer, avec une équipe britanniques spécialisée en rebranding, un ample programme de modernisation de l’institution depuis son infrastructure et jusqu’au contenu des programmes.

„Il est difficile de redresser un colosse habitué à somnoler”, déclarait Valentin Nicolau en parlant de la Société de Télévision. De le déterminer à accepter qu’il doit changer sa manière d’être, qu’il doit comprendre que sa force ne peut plus demeurer uniquement dans ses dimensions exagérées et dans les exclusivités détenues. Qu’il doit devenir agile, se comporter en tant que compétiteur. /…/ D’énergies immenses se sont dégagées pour conserver le <monstre> mollasse et obédient, qui ne fait que grogner lorsqu’il est ameuté par quelque pouvoir politique et n’être absent que devant les fourberies des mêmes politiciens. Malgré eux, j’ai réussi en bonne partie.”

Pendant son mandat à la Société de Télévision Roumaine, il a été l’unique Roumain membre du conseil d’administration de European Broadcasting Union – EBU.

De 2005 à 2006, il a été vice-président de GRIVCO – le groupe de presse Intact et depuis 2006 il est consultant pour la Roumanie de Lagardère Média.

Au début de l’année 2007, il a obtenu au concours CNA la licence pour créer le poste de radio Smart FM (link), « le premier poste culturel privé de Roumanie », et au mois de mai de la même année il a lancé les Éditions Némi (link), spécialisées dans le livre pour enfants.

Il devient en juin 2007 membre du Conseil National de l’Audiovisuel, charge d’où il résigne ses fonctions après trois jours, en accusant le Conseil de subordination politique. Depuis 2007, il est professeur associé à l’Université de Sibiu.

Depuis Février 2010 professeur associé à l’Université de Bucarest, depuis Mars 2011, il est professeur associé à l’Université Transilvania de Brasov.

L’aventure de Valentin Nicolau dans le monde littéraire a commencé pourtant beaucoup plus tôt. En 1994, paraissait son premier livre de littérature pour enfants Bronto, un dinozaur încă mic (Bronto, un dinosaure encore petit), suivi en 1995 par Bronto, un dinozaur neastâmpărat (Bronto, un dinosaure turbulent). Pourtant, il est entré dans l’attention du monde théâtral relativement tard. En 1998, on jouait sa pièce de théâtre, Vi s-a furat un pat (On vous a volé un lit) sur la scène du Théâtre « Victor Ion Popa » de Bârlad. Ce n’est qu’en 1999 et en 2000 que son talent de dramaturge a été officiellement confirmé, grâce aux deux nominalisations successives au prix UNITER pour la meilleure pièce de théâtre de l’année. Et ensuite, en 2000, lorsqu’il a reçu le Grand Prix « Camil Petrescu » pour Dramaturgie du Ministère de la Culture pour Ca Zăpada şi cei doi (Comme La Neige et les deux autres), président du jury étant le critique littéraire Nicolae Manolescu.

« La pièce a une histoire spéciale. L’éditeur Valentin Nicolau s’est rencontré avec un des écrivains qui publient chez Némira et qui lui a dit qu’il a pour déposer les manuscrits encore dix jours au concours de dramaturgie «Camil Petrescu ». Recevant cette stimulation, je suis rentré chez moi et cinq nuits durant j’ai écrit la pièce. La sixième nuit, j’ai fait une pause minime pour prendre du recul. Pendant la septième, je l’ai corrigée et ensuite je l’ai envoyée au concours. Et voilà l’épopée … » Et l’épopée a continué pendant les années qui se sont suivies, sur beaucoup de scènes du pays et de Bucarest – au théâtre Nottara, la pièce Ca Zăpada şi cei doi (Comme la Neige et les deux autres) est jouée depuis 2002 sous le titre Uzina de plăceri S.A. (L’Usine de plaisirs S.A.).

Depuis, sont parus trois volumes de théâtre – Dacă aş fi un înger (Si j’étais un ange), Ultimul împărat (Le dernier empereur) et Mai jos de Figueras (En bas de Figueras) ainsi que des pièces de théâtre traduites et publiées dans des anthologies collectives.

« Je ne relis pas mes pièces, déclarait Valentin Nicolau. Ce serait comme si je revenais à une ancienne histoire d’amour, je l’ai vécue jadis, elle a été merveilleuse ou affligeante, mais je ne veux plus voir le visage de la femme. Peut-être,  aujourd’hui, je ne la reconnaîtrais plus. Je préfère tomber de nouveau amoureux d’une autre femme, vivre une autre histoire.»